Le
trot est une allure sautée à deux temps : le
cheval
avance par bipèdes diagonaux séparés
d'une
période de suspension.
- Poser, Appui, Propulsion du diagonal droit
- Suspension
- Poser, Appui, Propulsion du diagonal gauche
- Suspension
Une demi-foulée
de trot
Le cavalier, pour économiser sa monture et
lui-même,
adopte une activité qui lui permet d'échapper
à
une secousse sur deux, c'est le trot enlevé. Le trot
enlevé a été introduit en France par
le
général L'Hotte (1825
-1904) pour le soulagement des hommes et des chevaux de
l'armée.
La progression du cavalier dans cet encaissement du
trot
tient compte de sa déstabilisation.
Au galop 2, le cavalier recherche son équilibre
enlevé
sur une monture qui sait trotter à vitesse constante. Il
doit
acquérir le rythme.
Au galop 3, le cavalier doit savoir reconnaitre avec quel diagonal il
trotte.
Au galop 4, le cavalier doit trotter avec le bon diagonal sur des
changements de directions rapprochés, et acquérir
des
sensations de l'équilibre latéral du cheval.
Au galop 5, le cavalier stabilise son trot enlevé en
utilisant
les terrains variés : montées et surtout
descentes
où c'est plus difficile.
Au galop 6, le cavalier recherche son équilibre au trot
enlevé sur des variations d'amplitudes, surtout des
allongements.
Au galop 8, le cavalier perfectionne l'adéquation du
diagonal et
de son équilibre sur des déplacements
latéraux.
Comment trotter enlevé ?
Selon l'enseignement fédéral," le cavalier penche
son
buste en avant et décolle les fesses de la selle en prenant
souplement appui sur ses étriers. C'est la
poussée d'un
bipède qui l'enlève de la selle. Le cavalier
répartit alors son poids entre son talon et son genou. Il se
rasseoit près de la selle quand le même
bipède
reprend contact avec le sol. "
Cette description pose problème à qui ne connait
pas le
mécanisme et veut l'apprendre : le cavalier est-il actif ?
Il
décolle les fesses en prenant appui sur ses
étriers ? ou
bien est-il passif ? C'est la poussée d'un bipède
qui
l'enlève ? Il prend appui ses ses étriers ? ou
sur ses
genoux ? ou les deux ?
Ce tatonnement imprécis (peut-être encore
cherche-t-on
à utiliser la méthode de pédagogie
active si
efficace ???) fait perdre du temps au cavalier et de
l'énergie au cheval. En outre, toute recherche par
tatonnement
conduit à des comportements érronnés,
qui
s'ancrent très facilement dans le système de
coordination
motrice, ou devrais-je dire d'incoordination ? Ainsi, nombres de
cavaliers conservent à un niveau relativement
"élevé" une technique approximative,
compensée par
du matériel ou des aides artificielles, et n'atteignent
jamais
la Légereté qui pourtant permet un dialogue
invisible
entre le cheval et son cavalier.
Trotter enlevé -
Général L'Hotte (extrait de Questions Equestres)
Avec cette
manière de trotter, le buste du
cavalier se porte alternativement en avant, puis en arrière,
pour revenir à sa
position primitive. Ces déplacements marchent d'accord avec
le lever et le
poser d'un même bipède diagonal. Le cavalier
reçoit la réaction produite par la
détente du bipède avec lequel il s'accorde et y
cède, en inclinant légèrement
et progressivement le buste en avant. Puis, prenant un léger
appui sur les
étriers, il se maintient, un instant dans cette position,
les fesses près, mais
isolées de la selle, pendant que se produit la
détente de l'autre diagonal,
dont la réaction est ainsi évitée. Le
fond de la selle est repris en même
temps que le diagonal, avec lequel on trotte, revient
au poser.
Avant
d'aller plus loin, je ferais remarquer que je dis : avec,
et non sur, ainsi
qu'il est dit communément, parce que cette
dernière
expression peut prêter à confusion, le cavalier
prenant appui sur ses étriers,
au moment où le diagonal, opposé à
celui avec lequel il doit s'accorder, fait
sa battue.
Les avantages que
présente le trot enlevé sont nombreux.
Le
cavalier, tout le premier, en a retiré de grands
bienfaits, n'ayant plus à supporter qu'une
réaction sur deux, et encore
celle-ci se trouvant singulièrement amortie.
Le
cheval, autant que le cavalier, plus que lui peut-être,
tire bénéfice du trot enlevé, en ne
recevant plus, à chaque battue, la secousse
à laquelle sa tige dorsale, ébranlée,
devait résister. L'allure devient plus
coulante, s'étendant d'elle-même
aussitôt que le temps d'enlevé est pris.
On se sert du trot enlevé surtout en extérieur.
Au
manège, on ne le pratique que pour détendre le
cheval ou
demander des allongements car l'assiette n'est assurée que
pendant un bref instant. En effet, l'amélioration
de
l'équilibre au trot enlevé passe, entre autre,
par
l'allègement du temps assis, et dans les manèges,
on
recherche l'amélioration de l'assiette par le trot assis...
Pourtant le trot
enlevé
possède, pour la locomotion du cheval, d'autres
bénéfices certains :
Trotter enlevé -
Général L'Hotte (extrait de questions
équestres)
Les
déplacements du buste que comporte le trot
enlevé,
bien que maintenus dans des limites restreintes, n'en exercent pas
moins sur le
cheval une action assez sensible pour que le diagonal, avec lequel le
cavalier
marche d'accord, couvre plus de terrain que l'autre. Tout cavalier qui
a
pratiqué le trot enlevé avec un peu d'attention a
pu s'en convaincre.
Voici
l'explication de ce que la pratique constate :
Supposons
que le cavalier, trottant avec le diagonal
droit, vient de recevoir la réaction produite par la
détente de ce diagonal et
y cède. Lorsque, l'inclinaison du buste en avant arrivant
à sa limite, le
cavalier pèse sur les étriers, c'est l'instant
où se produit tout l'effet de la
détente du diagonal gauche, qui fait cheminer et chasse en
avant le diagonal
droit, en ce moment au soutien. Celui-ci gagne alors d'autant plus de
terrain
que le poids du cavalier, porté en entier vers les
épaules, l'y sollicite.
Lorsque
le diagonal droit arrive, à son tour, au poser,
c'est l'instant où le cavalier prend le fond de la selle, et
pour cela, il se
laisse aller en arrière, se trouvant ainsi porté
vers les hanches, amortit
l'effet produit par la détente du diagonal droit et, par
suite, restreint
l'embrasse de terrain du diagonal gauche, alors au soutien.
En
dehors de l'influence exercée par ces deux translations
de poids inverses, dues aux déplacements du buste, il faut
remarquer que, le
cavalier se trouvant isolé de la selle au moment du poser du
diagonal gauche,
la détente de celui-ci s'en trouve encore
favorisée. Tandis que, le contact
avec la selle étant pris au moment du poser du diagonal
droit, le choc qui en
résulte, quelque léger qu'il soit, contrarie
néanmoins la détente de ce
diagonal. L'effet de ce choc est, d'ailleurs, rendu plus sensible, par
suite de
l'instant où il se produit et qui répond au
départ même de la détente.
Le
diagonal avec lequel trotte le cavalier, en gagnant
plus de terrain que l'autre, a pour conséquence
d'entraîner les hanches de son
côté et, par suite, de les faire dévier
à droite, si c'est avec le diagonal
droit que le cavalier s'accorde.
L'effet
est appréciable chez tous les chevaux, mais
particulièrement chez ceux qui, par le dressage, ont acquis
une position rigoureusement
droite. Chez ceux-ci, une seule promenade, faite en trottant toujours
avec le
même diagonal, suffit pour porter atteinte à la
rectitude de la position. Que,
le lendemain, le cheval soit monté au manège, et,
au début du travail, on s'en
apercevra.
Chez
certains de ces chevaux confirmés dans la position
droite, il s'en trouve même qui sont assez
impressionnés par les déplacements
du corps du cavalier, pour que, dès la première
battue, les hanches dévient
soit à droite; soit à gauche, lorsque le cavalier
passe alternativement d'un
diagonal à l'autre.
Il faut
donc trotter tantôt avec l'un, tantôt avec
l'autre, afin que le trot enlevé ne porte pas atteinte
à la rectitude de la
position du cheval, par suite, à la
régularité de ses mouvements, et aussi pour
égaliser le travail de ses membres.
Rarement
le cheval qui n'y a pas été
préparé présente une
égale facilité pour être
trotté indistinctement avec l'un ou avec l'autre
diagonal.
La
préférence pour l'un d'eux trouve souvent sa
source
dans les imperfections de sa structure, la nature paraissant si souvent
s'être
négligée dans une partie de son oeuvre. D'autres
fois, c'est la conséquence
d'une fausse position résultant d'habitudes acquises.
Toujours
est-il que, chez le cheval présentant un écart un
peu accentué à la position droite, le trot
enlevé est pris aussi facilement
avec le diagonal du côté où le cheval
se traverse que difficilement avec le
diagonal opposé.
Dans ce
cas, on voit des chevaux perdre tout le brillant
de leurs actions et ne plus présenter qu'embarras et
confusion dans leur
mouvements. Il y en a même qui se trouvent tellement
gênés qu'ils font un
véritablement changement de pas pour que les sollicitations
exercées par le
corps du cavalier, cessant de contrarier leur position
traversée, marchent
d'accord avec elle.
Il est
à remarquer aussi que, soit par un fait d'habitude,
soit par suite d'irrégularité dans leur position,
bien des cavaliers ont une
prédisposition marquée pour trotter toujours avec
le même diagonal et éprouvent
une grande difficulté pour passer de ce diagonal
à l'autre. Pour ce faire sans
interruption, il suffit de recevoir les deux réactions qui
se succèdent et, au
lieu de céder à la première, de
céder à la seconde.
L'absence de toute préférence pour un diagonal
parle
presque autant en faveur du cavalier qu'en faveur du cheval.
Le cavalier trouve, dans
cette manière de trotter,
des ressources pour redresser le cheval qui se traverse,
régulariser l'allure,
obtenir le galop sur le pied que le cheval se refusait de prendre.
Pour
atteindre ce dernier résultat, le cavalier doit
trotter avec le pied sur lequel le galop ne peut s'obtenir, et allonger
progressivement l'allure. Lorsque, arrivé au bout de son
trot, le cheval ne
pourra plus conserver cette allure, il sera
entraîné à prendre de
lui-même le
galop du côté où il se traverse,
partant, sur le pied gagnant le plus de
terrain et qui est celui avec lequel trotte le cavalier.
Lire le complément de cet article sur
: le trot enlevé
Comment trotter enlevé correctement ?
les défauts du débutants au trot enlevé, comment
les résoudre ?
Apprendre à trotter sur le bon diagonal.
Les bienfaits du trot enlevé sur le travail du cheval,
De
nombreux croquis explicatifs ...
A
lire :
- Moyens de tenue
- Position en suspension
- L'assiette
- Rectitude et incurvation
- Assouplissement
à cheval
- Dorsalgies
du cavalier
Bibliographie complémentaire
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