Les sabots dans la neige
Les magazines étalent des photos de chevaux et poneys dans la neige : monté, attélé, en ski-joering, au pas, au trot, au galop... Image buccolique que tout cavalier souhaite gouter un jour, sans l'appréhension à l'idée d'un accident tel que celui du film "l'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux".
Les risques
Le glaçon
La plupart des chevaux sont encore ferrés. Lorsqu'ils se déplacent sur la neige, leur poids la compacte dans la cavité du dessous du sabot. En quelques pas seulement, cette neige compactée forme un énorme glaçon, très solide et difficile à retirer aec un cure pied.
En se compactant, la neige prend l'aspect d'une boule plus ou moins volumineuse, que le cheval ne casse pas mais sur laquelle il marche. Le risque de torsion du pied et d'enorse est énorme, car l'appui est complètement instable et le sabot peut rouler à droite, à gauche, en avant ou en arrière, causant des lésions aux niveaux musculaires ou ligamentaires.
Certains opposent le fait, quand la couche de neige est épaisse, que le glaçon n'arrive jamais jusqu'au sol et que l'appui reste sûr. En fait, le glaçon continue de croitre et se transforme en échasse, jusqu'au moment où il se casse. A ce moment, votre cheval risque de tituber fortement, voire tomber.
Glissements et trous
La neige c'est très joli, et ça recouvre tout ! Le temps s'adoucit, se redurcit, transforme et modifie la sous-couche ou le terrain de façon invisible. En croyant marcher dans de la neige franche, nous pouvons glisser sur une flaque d'eau gelée ou bien nous enfoncer dans un trou dissimulé. Si notre maladresse se solde assez vite par une chute avant / arrière, celle du cheval comporte d'autres risques !
En marchant le cheval est généralement panard de derrière, si un de ses postérieurs glisse, il va se retrouver en train de faire le grand écart s'il ne s'asseoit pas assez rapidement. Dans les deux cas, les positions ne sont pour lui pas très naturelles. En dehors de l'étirement musculaire et ligamentaire produit lors de la chute, le cheval risque de se faire très mal en essayant de se relever, surtout s'il panique. Si vous êtes là, rassurez-le.
Briser une flaque d'eau gelée et passer à travers, ou s'enfoncer dans un trou va le surprendre et le rendre sans nulle doute plus agité et méfiant.
Equipements
Semelles ou ressorts
Pour les chevaux ferrés, l'objectif est d'éviter l'accumulation de la neige transformée en glaçon. Il existe deux systèmes qui s'adaptent au fer :
- La semelle, elle doit être posée par le maréchal-ferrant entre le sabot et le fer : il s'agit d'un "fer en caoutchouc" qui comporte un boudin du côté de la rive interne. Ce bourrelet dépasse donc vers la sole après la pose du fer. Il exerce un effet ressort à chaque foulée et décolle la neige.
- Le ressort anti-neige peut être appliqué par le cavalier avec une pince spéciale. Il se coince contre la rive interne du fer et s'enlève après chaque utilisation. Il a les mêmes effets que la semelle et empêche la formation du glaçon sous le sabot.
Les chevaux non ferrés n'ont pas de problème d'accumulation de neige sous le pied. La forme naturelle du pied procède d'elle-même à l'expulsion de la neige à chaque foulée, et laisse des moulages d'empreintes assez réussis sur vos pas.
Autres précautions
L'irrégularité du terrain invisible doit vous inciter à la prudence : équiper le cheval de protections et le tenir en main assez loin pour que la chute de l'un n'entraine pas celle de l'autre.
Est-ce que les crampons sont utiles ? Sur sol gelé ou sur la glace, oui. Il faut des crampons très courts munis d'une pointe de tungstène. Attention à ne pas mettre de crampons trop longs car ils modifient les aplombs et les tordent quand le sol est très durs.
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