Dans le domaine équin, je suis plutôt adepte des lectures concrètes, documentées, souvent issues du monde de l’éthologie scientifique ou de la pédagogie : Hélène Roche, Rachaël Draaisma, ou encore des manuels techniques. Alors, quand j’ai commencé La Voix du Cheval de Peggy Reboul, j’étais loin de mon univers habituel. Et je dois le dire franchement : la première approche a été déstabilisante.
Dès la préface signée Frédéric Pignon, l’avertissement est clair : ce livre s’adresse à ceux qui acceptent d’ouvrir une autre porte. Une porte intuitive, sensible, presque spirituelle. Il parle même de "perchés" – une expression que j’ai d’abord accueillie avec un sourire amusé…
La méthode de Peggy Reboul repose sur une forme de lecture intuitive des chevaux, à partir de photographies. Des messages perçus, des ressentis, des dialogues silencieux qui prennent vie entre l’auteure et l’animal. J’ai feuilleté le livre dans un premier temps, cherchant instinctivement les conclusions de ces dialogues. J’étais partagée entre la curiosité et la perplexité. Simplement pas prête.
Alors j’ai attendu. J’ai terminé d’autres lectures, pris du recul, et laissé mon esprit se "réinitialiser". Un mois plus tard, je suis revenue à La Voix du Cheval avec plus de disponibilité intérieure. Et là… j’ai pleuré.
Car sous cette approche intuitive se cachait une authenticité bouleversante. Une capacité d’écoute profonde, sans filtres. Une façon de laisser la parole – ou plutôt la vibration – venir du cheval lui-même, dans toute sa singularité.
Cette lecture m’a poussée à m’interroger : qu’auraient à me dire mes propres chevaux ? Que savent-ils de moi, que je n’entends pas ?
Ultra, en particulier, aurait-il quelque chose à me confier de son passé, avant notre rencontre ?
Et mes chats ? "Boubou" a-t-il un rôle guérisseur… ?
En filigrane, le livre m’a amenée à une question encore plus essentielle devant l'acceptation de leur rôle par les chevaux et leur sagesse :
Est-ce que j'ai un rôle ? Et comment puis-je apprendre à l’accepter pleinement, avec la sagesse évoquée dans la dédicace par l’auteure ?
La Voix du Cheval n’est pas un manuel. Ce n’est pas non plus un témoignage à vocation scientifique. C’est un livre d’ouverture, d’interrogation, et d’introspection. Il ne convaincra pas tout le monde, mais il parlera profondément à ceux qui sont prêts à écouter autrement. Il m’a demandé du temps, de l’espace mental, mais il m’a touchée là où je ne m’y attendais pas.
Un livre à accueillir… plus qu’à analyser.

Peggy Reboul raconte qu’à 40 ans, elle a vécu un AVC, un événement charnière qui l’a fait basculer — non pas vers une incapacité de parler, mais vers une redécouverte de son essence profonde et d’une forme de médiumnité. Cette expérience intime donne le ton au livre : un chemin de sens plus qu’une méthode.
L’auteure partage ses premiers pas vers la communication subtile — une quête profondément intérieure, où elle se relie au vivant. Cette partie est touchante, car elle parle d’intimité, de vulnérabilité et de sens. On y retrouve la sincérité déjà présente dans La Voix du Cheval.
Puis, viennent les récits de communications : avec des animaux décédés, des humains, des réincarnations, voire des processus de guérison via l’animal. L’atmosphère reste poétique, mais s’éloigne du tangible : certains passages dépassent le cadre humainement vérifiable. J’y ai retrouvé la même réserve que dans son premier ouvrage.
Consciences animales se lit donc comme un témoignage spirituel. J’en retiens la profondeur existentielle et le partage authentique, tout en gardant mes propres distances face à certains récits. C’est une lecture qui peut inspirer, mais qui interroge aussi chacun sur sa propre capacité à croire ou à douter.
Lire : Expérience d'une communication animale avec Ultra
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