L'Equitation Pédagogique

Le débourrage

L'éducation du cheval est une chose qui doit être menée avec rigueur. Beaucoup de cavaliers se croient "débourreurs" parce qu'ils arrivent à faire accepter une selle et un cavalier. Le débourrage, ce n'est pas seulement cela !
Le cavalier doit être suffisamment expérimenté pour pouvoir adapter sa position et ses gestes à l'ignorance ou à l'insensibilité du poulain. Celui qui craint de déranger sa position ne peut donner des indications précises. C'est un travail absolument différent d'une reprise de dressage éxécutée par un cavalier capable de se servir d'un cheval fait.

L'éducation du cheval

L'éducation du cheval passe par 4 phases :

1. Apprivoisement et acclimatement
2. Débourrage
3. Dressage
4. Spécialisation

Le dresseur, l'éducateur ou le débourreur, peu importe son nom, doit avoir des qualités nécessaires pour mener à bien son entreprise :

• Patience et calme
• Psychologie du cheval
• Connaissances hippologiques approfondies concernant le squelette, les muscles et les allures
• Assiette variée très sure et liante : surtout en équilibre
• Bonne main et independance des aides acquises
• AVOIR LE SENS DES POSSIBILITES DU CHEVAL
• Méthode, se limiter dans ses exigences
• Exempt de prétention, connaissances et respect des principes, application intelligente en sachant s'adapter.

Les principes

Ne pas les connaitre, ne pas les appliquer, c'est aller au devant de graves problèmes de communication avec le cheval. Les conséquences en seront un cheval désagréable et/ou dangereux voire blessé et inutilisable.

• Savoir : Si on ne sait pas ce que l'on veut faire ou obtenir, ne pas entreprendre de travail de dressage
• Progressivité : Aller du simple au compliqué en décomposant les difficultés
• Rigueur : employer les mêmes aides pour obtenir les mêmes réponses
• Anticipation : la position précède l'action
• Calme : ne rien demander à un cheval encore confus de la demande antécédente
• Unité : ne jamais combattre deux résistances à la fois comme avancer & tourner par exemple
• Interprétation : le manque de compétence du cavalier ne doit pas être confondu avec l'ignorance du cheval
• Récompense : savoir discener le moment où le cheval a compris (mais pas forcément réalisé parfaitement) pour céder à temps
• Leçon : demander l'élement nouveau en toute fin de leçon
• satisfaction : savoir se contenter d'un léger progrès
• Pause et impulsion : laisser le cheval s'étendre, l'obliger à s'étendre régulièrement entre deux exercices ralentis ayant pu provoquer contraction ou perte d'impulsion

Le débourrage

Le débourrage sert à trois choses :

1. Permettre et favoriser l'épanouissement des forces physiques du cheval
2. Etudier et former son moral
3. Préparer son dressage

En aucun cas, le débourrage n'est réduit à l'action de mettre une selle et un cavalier sur le dos d'un cheval !

Epanouissement des forces physiques du cheval

I - Hygiène

Surveillance des crottins et des urines; eau à volonté, pesées périodiques; soins à l'écurie, pansage, entretien des pieds; tonte et couverture.

II - Nourriture

Nourriture saine, abondante et variée; en proportion par rapport à son état et son travail.

III - Travail

Séances d'éducation physique :

• Plutot en extérieur pour une respiration aisée
• heures favorables : matin en été, après-midi en hiver
• Pour commencer : Mise à la longe et en liberté en cherchant l'impulsion
• Longues promenades au pas (apprendre le calme)
• Trottings assez lents et Canter sur bon terrain
• Terrain varié (ne veut pas dire cailloux, mais montées, descentes, plat) aux trois allures pour parfaire l'équilibre
• choisir et varier les terrains (ne veut pas dire cailloux mais sable, herbe, terrain ferme, route...)

Le moral du cheval

Le principe est de comprendre le cheval. Il demande un réel effort d'attention de la part du dresseur, chaque cheval étant différent, il ne pourra pas reproduire une "recette" mais devra s'adapter.
Peureux, confiant, rustique, délicat, dur, douillet, soumis ou têtu, plus ou moins intelligent : chaque cheval a sa propre personnalité, ses défauts devront être atténués et ses qualités developpées.
Chaque jeune cheval possède une gaieté naturelle qu'il ne faut pas casser en lui demandant trop tôt des exercices trop dures, visiblement inadaptés comportant des efforts prématurés pour son âge ou son savoir. Le dresseur doit faire preuve d'indulgence pour les fautes de jeunesse mais savoir interdire de mauvaises habitudes.
Douceur, calme, patience mais fermeté. Savoir exactement ce que l'on veut évite d'être approximatif et agressif donc injuste et mauvais dresseur.

Préparer son dressage

Une éducation méthodique et bien menée permet au cheval de comprendre les aides du longeur puis du cavalier. A longue échéance, cette rigueur tranquille permet de rendre le cheval "utilisable" sans force ni violence.
Chaque cheval évolue à son rythme : précoces ou tardifs, tous doivent être respectés dans leur singularité.

I - Education élémentaire aux aides naturelles

Pré-requis :
• Le cheval accepte le mors et les rênes ajustées. On est donc déjà bien au delà de la simple acceptation de la selle et du cavalier.
• Le dresseur doit savoir utiliser l'aide la plus importante : la voix, elle ressure, calme, encourage, récompense ou gronde, dissuade et punit.

Durant cette phase, la longe reste utile au cavalier afin de détendre le cheval avant le travail monté.

1. Apprendre à se porter en avant sous l'action des deux jambes :
   Battements des mollets en s'aidant d'une cravache d'une chambrière ou de la voix, pour déterminer le mouvement en avant
2. Apprendre à ralentir sous l'effet de la voix :
   Mains passives et justes lourdes, en suivant le rouler des épaules renforcent la voix.
   Ne surtout pas tirer, le cheval répondrait par une traction ou en s'enfermant.

II - Elements utiles

Un mors de filet simple doit être employé : pas de mors puissant ni d'enrênements.
Le cheval doit retrouver son équilibre naturel sous le cavalier, celui-ci ne doit pas forcer une attitude artificielle. Le travail en terrain varié est le meilleur moyen d'obtenir rapidement un bon résultat.
Si le cheval est sans impulsion, travailler sur des lignes droites en avançant et sans placer.
Pour éviter les raideurs dues au travail précedent, le cheval doit apprendre à se plier sous les différents effets de rênes.
Ces deux approches seront idéalement combinées par un travail sur des courbes en avançant : le cheval doit se tendre en avançant, ne pas rester derrière la main et être rétif.
Pour tourner (et non seulement flechir), le cavalier devra faire ses demandes avec une impulsion suffisante selon le principe d'avancer pour tourner. Si besoin utiliser la cravache ou la voix pour avancer et tourner.
Allonger sur le cercle et ralentir sur la ligne droite est plus bénéfique pour le cheval.
Les mains restent en avant du garrot pour éviter de contrarier l'avancée des postérieurs, de même que le cavalier adopte une position plutot en équilibre, avec un centre de gravité au dessus des antérieurs où se situe le centre de gravité du jeune cheval : les selles de dressage et les positions psycho-rigides qu'elles engendrent ne sont pas du tout adaptées au débourrage.
Le cavalier placera un collier autour de l'encolure pour assurer sa stabilité sans attenter à la bouche.
Le pas doit être lent, bien cadencé (décomposé. Il ne doit surtout pas être rapide et précipité sous prétexte d'impulsion.
Le galop est coulant et détendu en laissant l'encolure libre.
Le passage d'obstacles naturels se fait derrière un "maitre d'apprentissage", un cheval routiné.

Avec une selle de dressage le centre de gravité du cavalier est trop à l'arrière. De plus, la recherche d'un placé précoce enferme le cheval en le mettant derrière les jambes. La position rigide et calée du cavalier rassure le cavalier mais bloque le travail du dos du cheval.
Avec une selle mixte ou obstacle, le centre de gravité du cavalier est pratiquement aligné sur celui du jeune cheval. Il a également la possibilité de se faire léger pour laisser le cheval exprimer son impulsion, y compris dans les sauts de joie. ©LGG

A la fin du débourrage

A la fin du débourrage, le cheval doit être :

• en parfaite santé, resté sain et net
• Allant à la longe, aux deux mains, et calme en liberté
• Calme et immobile au montoir et au pied à terre
• Posé sur la main et obéissant aux deux rênes
• Dans l'impulsion et obeissant aux deux jambes
• Régulier et sage aux trois allures : en manège, en extérieur, en terrain varié
• Obéissant aux trois premiers effets de rênes

Un cheval BIEN débourré est déjà plus qu'à moitié dressé : Calme, En avant, et Droit

Les ecueils

Croire que la selle et le cavalier sont la finalité du débourrage.
Avoir un cheval dissymétrique : tourné en longe uniquement à main gauche par exemple.
Ne pas se rendre compte que les allures sont irrégulières.
Penser que le cheval répond bien aux jambes alors qu'il faut 4 coups de talons à chaque demande.
Avoir pour objectif de mettre un cheval en main trop tôt : généralement il devient retif et finit par se mettre debout.
Penser que le cheval met de la mauvaise volonté, alors qu'il n'a soit pas compris, soit n'est pas capable. Insister crée des résistances et de la rétivité.
...

Toute utilisation de textes des sites attelagepeda et equipeda, sans autorisation écrite précisant les droits de reproduction, est formellement interdite, sous peine de poursuites.

Bibliographie :