L'Equitation Pédagogique

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Les rênes allemandes

Les rênes allemandes sont également appelées rênes coulissantes. Il s'agit de rênes beaucoup plus longues que les rênes habituelles, qui partent de la sangle, passent par les anneaux du mors et remontent dans la main du cavalier. L'attache fixe se situe au poitrail (ou de chaque côté de la selle). Les rênes coulissent donc dans les anneaux du mors, soit quand le cavalier modifie leur longueur, soit quand le cheval bouge la tête.

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Rênes allemandes appelées également rênes coulissantes.

A quoi servent-elles ?

Quand elles sont bien installées, elles déterminent le niveau de relèvement maximal de l'encolure, la hauteur que la tête ne doit pas dépasser. En fait, elles ne sont pas "ajustées" comme on l'entend pour des rênes normales, elles ne sont tendues que si le cheval relève l'encolure au dessus d'un point choisi avec raison. L'angle tête-encolure doit rester ouvert, les rênes allemandes ne servent absolument pas à mettre en main.

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Comment agissent-elles ?

La force exercée sur la bouche est la résultante des deux forces dirigées vers les points arrière des rênes, c'est à dire une bissectrice entre la main et le point d'attache à la sangle. L'action s'applique sur les barres avec une tension multipliée par 1.5 par rapport à l'action initiale de la main du cavalier. Elle est dirigée entièrement vers l'arrière.

Dans quelle contexte ?

Les rênes allemandes sont sensées corriger une positon trop haute ou retournée de l'encolure. Elle doit ré-orienter l'encolure dans une direction acceptable, sans la contraindre à une place unique. Le cheval conserve un minimum de liberté dans les mouvements de sa tête, liberté dont il a besoin par exemple pour se plier, tourner, regarder. Toutefois limité dans l'amplitude de ces gestes, le cheval rentre plus facilement dans le couloir des aides : les rênes allemandes elles-mêmes n'éduquent pas. Le cavalier doit se servir du langage des aides pour éduquer son cheval.

Max Thirouin nous explique

Le problème vient du fait que l'enrênement se détend au planer. Lorsque le cheval finit son saut, un genou peut se prendre dans une des deux rênes allemandes. Pour éviter le risque d'accident, il est possible de passer les rênes dans un collier.
Les rênes attachées sur le côté sont une autre solution, mais les rênes doivent être réglées correctement dans les courbes, l'une plus longue que l'autre, pour permettre l'incurvation. Il est alors très difficile d'enchainer et d'inverser les courbes rapidement, il faut un cavalier très agile dans ses mains.
L'utilisation des rênes allemandes pour sauter doit être réduite au minimum et toujours sous contrôle d'un cavalier confirmé.

Trop courante : la mauvaise utilisation !!!

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Encolure basse, tête rentrée

Les rênes allemandes constituent un puissant abaisseur que certains cavaliers auront tôt fait d'utiliser au delà de la raison. Ainsi, il n'est pas rare de voir un cheval "mis en main" ou plutôt "arrondi" par une tension excessive des rênes coulissantes, le conseil venant même parfois d'enseignants !

Réalisant rapidement le pouvoir de soumission des rênes allemandes, le cavalier peureux les adopte en permanence, sans avoir conscience des problèmes que cette mauvaise utilisation engendre :

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Pédagogiquement

Les rênes allemandes ne sauraient remplacer le travail moelleux des doigts sur les rênes qui asure une contact permanent et intelligent avec la bouche.
Elles ont rempli leur mission quand elles deviennent complètement inutiles en toute occasion et à condition de ne pas être remplacées par un autre moyen de coercition (bride, mors à gourmette...). Le but final pour le cavalier consiste à abandonner tout artifice pour faire appel à ses seules aides naturelles.

Lire aussi :

Michel Henriquet : la rêne allemande
Michel Henriquet : rêne coulissante et rollkur
Michel Henriquet : dérives des rênes allemandes

Bibliographie :