L'Equitation Pédagogique

cheval
©Laurence Grard Guenard

ETRE MONITEUR SALARIÉ

largo et moi
Monitrice d' Equitation Indépendante
BEES 1° depuis 2004
responsabilité civile professionnelle
déclarée DDJS, URSSAF
contact par email
tel  06 81 55 51 92

En opposition au statut de moniteur indépendant, il y a celui de moniteur salarié. Il existerait des avantages à ce statut. C'est possible si vous tombez sur les rares centres équestres dont les dirigeants sont respectueux de leur personnel autant que de leurs équidés. Par expérience, la mienne et celles de personnes qui m'ont apporté leurs témoignages, ces centres sont extrêmement rares. Bonne chance !

En dehors des moments de joies et de déception relative qu'engendre toute situation d'enseignement (que ce soit en tant que salarié ou en tant qu'indépendant), j'essaie de dresser un tableau objectif des conditions de travail d'un moniteur salarié. N'hésitez pas à me faire part de vos remarques supplémentaires.

Puisse également ce document aider les clients à être plus tolérants avec les moniteurs salariés (et un peu moins avec les moniteurs-dirigeants... !).

Salaire en 2010 pour un BEES 1° ou un BPJEPS:
Salaire brut horaire Salaire net horaire
Enseignant animateur 
C'est le statut de tous les moniteurs généralement
10.08 7.88 euros
Enseignant
Ce statut est assez rare, il faut négocier pour l'obtenir
11.63 9.09 euros

Avantages :
- si vous êtes propriétaire d'un cheval, et que vous souhaitez le mettre en pension sur le lieu de votre travail, le tarif appliqué est au moins 1/2 tarif. Par contre, vous êtes présents sur votre lieu de travail pendant des heures "libres" et il est assez rares que les personnes qui travaillent avec vous fassent une réelle différence, vous devenez alors facilement corvéable à merci.
- lorsque vous partez en congé, vous avez un salaire.

Inconvénients :
- les horaires : le soir, les week-ends. Cela rend difficile toute vie sociale ou familiale. En général, les seuls amis qui vous restent sont aussi dans le milieu équestre.
- les vacances sont imposées : pendant le mois le plus creux, la cavalerie part au pré, et vous en vacances. Cette obligation est parfois difficile à combiner avec les congés du conjoint, si vous avez la chance de ne pas être célibataire.
- le nombre de jours travaillés par semaine correspond plus souvent à 6 jours sur 7. Un seul jour de repos hebdomadaire est trop peu pour bien "décompressér", "se vider", "se rouvrir à autre chose". Pour ceux qui ont deux jours, ils sont rarement consécutifs. Impossible de faire un break en partant en week-end ou simplement aller voir sa famille éloignée pendant TOUTE l'année.

Les "hics" qui font qu'au bout d'un moment, ça devient invivable :
- Le contrat signé pour 35 heures n'est jamais totalement respecté. Vous pouvez rattraper, enfin, si vous le pouvez vraiment. Les heures supplémentaires ne sont pas payées "majorées", elles ne sont pas payées du tout !
- Quand vous êtes malades ou légèrement handicapés (boiteux), vous venez travailler parce que votre employeur pleurniche pathétiquement qu'il ne peut pas s'en sortir sans vous, ou vous semonce agressivement que vous ne pouvez pas lui faire "ça". Evidemment, si vous passez sur une table d'opération, il est obligé de se rendre à l'évidence que vous êtes dans l'incapacité de venir travailler. Si vous venez, malades, vous ne serez pas considérés mais exploités ; si vous ne venez pas, vous serez mal vu. Vive la convivialité dans un lieu accueillant du public pour un loisir !
- A l'embauche, on vous demande, si vous êtes une jeune femme, si vous allez faire des enfants, on vous fait évidemment bien sentir que la réponse conditionne votre contrat. Quand vous êtes enceinte, on ne vous félicite pas, on vous expose les problèmes que va causer votre congé maternité.

Les pratiques "hors la loi" mais tellement passées dans l'état normal des choses :
- Le repos hebdomadaire peut être pris, au moins 12 fois par an, sur un dimanche : de fait, si vous avez des reprises le dimanche, vous n'aurez que les 5 dimanches correspondant à vos semaines de congés payés.
- Les formations professionnelles doivent se faire sur le temps de travail. Mais vous ferez vos formations en dehors des heures que vous devez absolument assurer pour votre employeur, heures pour lesquelles vous ne serez évidemment pas rémunérés (formation poids lourds par exemple).
- La visite médicale est obligatoire mais elle ne se pratique plus, même si vous travaillez avec des enfants. Sachez tout de même que votre employeur cotise pour cette visite médicale du travail et qu'il aimerait mieux ne pas payer pour rien.
- La fourniture obligatoire d'une bombe pour monter à cheval est virtuelle.
- La durée minimale de travail par jour est de 3 heures : pas 2 heures et demi, pas une heure pour surveiller quelqu'un : 3 heures minimales.
- Chaque jour férié travaillé donne droit à deux jours de repos supplémentaires, qui ne vous seront ni donnés, ni payés.

Les plus si vous trouvez de bons employeurs, ça existe, mais vraiment pas partout !
- Participation aux frais de déplacement domicile-travail : remboursement de 1 ou 2 plein d'essence par mois sur présentation d'un justificatif.
- Prime de noël, intégrée à votre fiche de salaire, correspondant au moins à 1/2 mois de salaire (une vraie prime, pas l'aumône)
- Interessement au chiffre d'affaires : un système calculé en fonction du nombre d'élève nécessaire pour atteindre le seuile de rentabilité par mois, puis un intéressement pour tout élève supplémentaire jusqu'à le fin du mois : c'est quand même le moniteur qui fidélise la clientèle et c'est également à lui de ne pas la faire fuir, c'est une formule intelligente et motivante.
- Participation aux frais vestimentaires : la bombe, la tenue d'équitation, les chaussures d'hiver pour affronter les journées dehors dans le froid (les ouvriers n'achètent pas leurs casques ni leurs chaussures de sécurité, les infirmières leurs blouses etc...)



Certains moniteurs se prennent pour des gourous ?
Un salarié ne travaille pas pour la gloire,
mais pour de l'argent !