Dans les écuries, dans les manèges, certains enseignants parlent ... tout le temps, à tout le monde, du début à la fin de séance. Est-ce du au fait que leur seule intervention se résume à la parole ? Ils parlent, parlent, pendant toute l'heure alors qu'ils n'ont pas toujours grand chose à dire, en s'adressant aux cavaliers suffisamment fort pour que tous les spectateurs ne ratent aucune syllabe. A qui s'adressent-ils finalement ?¨Pour qui parlent-ils ? Parfois, sous pretexte que l'heure est payée et qu'ils doivent "en donner pour leur argent" aux élèves, ils meublent en parlant...
Et l'écoute ?
Cette "pollution verbale" nuit à la communication indispensable entre l'élève et l'enseignant.
Pour bien enseigner, l'enseignant doit être à l'écoute de son élève. Donc il doit se taire. Or, beaucoup d'enseignants ne prennent pas le temps d'écouter et ne comprennent pas ce que l'élève recherche. De ce fait, ils sont souvent à côté de la plaque, causant une perte de motivation et de progression, voire un grand désertement.
Qu'est-ce que l'élève a compris ? pensé ? ressenti ? Comment a-t-il vécu son expérience ?
Les affirmations de l'élève, que l'enseignant peut juger fausses, n'en sont pas moins ses propres sensations. S'il existe un décalage entre le ressenti et la réalité observable, les enseignants vont pouvoir en prendre conscience et ainsi améliorer leurs interventions :
Comme nous, l'élève a une capacité limitée de traitement de l'information. Le cavalier peut être concentré soit sur l'action, soit sur ce que l'enseignant lui dit, rarement sur les deux, et encore moins lorsqu'il est débutant. Le flot de paroles le noie, au point qu'il n'entend plus du tout les consignes les plus importantes. Au lieu de parler tout le temps, l'enseignant devrait observer et affiner son diagnostic pour intervenir de façon plus précise et adaptée.
La séance est élaborée de façon à construire ou perfectionner un savoir faire. Le dernier exercice de la séance, si celle-ci a été bien conduite et comprise, n'a pas besoin de corrections pendant l'action. En effet, il constitue une évaluation de la compréhension de la séance, faussée si l'enseignant intervient pour corriger. Même si l'enseignant a très envie de soutenir verbalement son élève, il doit apprendre à se taire et à le laisser vivre.
Le cavalier peut également être incapable de devenir autonome, habitué à être assisté en permanence de consignes. L'enseigant doit au contraire créer des situations propices à l'apprentissage de l'élève, sans intervention verbale. En n'intervenant plus verbalement, il peut évaluer l'autonomie de son élève, objectif ultime de tout enseignement.
L'enseignant a rempli son rôle lorsqu'il devient inutile.
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Bibliographie :