Arthrose de la hanche et équitation
Non, ce n'est pas une crampe ! ©Laurence Grard Guenard
L'arthrose est une maladie articulaire qui use et détruit le cartilage au sein des articulations.
Tout excès de pression sur le cartilage crée des dysfonctionnements des différents composants de l’articulation qui sont à l'origine de l'arthrose.
Ces excès de pression peuvent être dus à la pratique de certains sports à risques, une malformation de l'articulation, une déviation ou déplacement des articulations, l'atteinte du cartilage, la surutilisation et surmenage au travail. Des antécédants familiaux entrent également en ligne de compte, de par l'hérédité de certaines conformations prédisposantes.
Moins la hanche enveloppe la tête du femur,
plus les pressions sont concentrées sur une partie du cartilage
et plus le risque d'usure et de destruction est grand. ©Laurence Grard Guenard
- La progression de l'arthrose est la suivante :
- destruction du cartilage : le cartilage se fissure ou se rompt en petits morceaux
- inflammation de la membrane synoviale avec épanchement possible suite aux fissures : la douleur apparait
- remodelage de la couche osseuse sous le cartilage (os sous-chondral), irréversible.
Des douleurs et raideurs sont les premiers symptômes. Une inflammation et/ou une accumulation de liquide synovial dans la cavité articulaire (épanchements) peut engendrer un handicap majeur, avec une perte de mobilité (boiterie).
Boiterie et Arthrose de la hanche
Toute boiterie n'est pas forcément dûe à une arthrose de la hanche : contracture des muscles de la hanche, blessure, tendinite, bursite, sciatique...peuvent être d'autres causes. L'examen clinique n'est pas suffisant pour déterminer l'arthrose même si des signes particuliers donnent de véritables indices : douleur irradiant dans l'aisne et parfois le genou et les lombaires, ayant des répercussions fonctionnelles avec perte d'amplitude des mouvements, ainsi que diminution de la rotation interne et externe de la cuisse.
Ceci trouble énormément la qualité de vie avec des gestes quotidiens difficiles à réaliser (impression d'être bloqué mécaniquement) et douloureux. Les signes mécaniques sont le ressaut (difficile à voir car un gonflement de l'articulation de la hanche est souvent non visible à l'oeil) et le craquement que l'on entend à différents niveaux sonores au fur et à mesure de l'évolution. Ce craquement s'accompagne aussi d'une sensation de friction / frottement rapeux de l'articulation avec vibration plus ou moins prononcée. On entend l'os "frotter" et on peut avoir l'impression que l'articulation se dérobe.
L'évolution est lente, avec des poussées (dégradation brutale) lors de sollicitations prononcées. Les douleurs alternent en intensité entre les phases aigues (poussée d'arthrose) et chroniques (installation de l'arthrose) mais ne disparaissent jamais.
Sports prédisposants
Certains sports constituent un risque supplémentaire à prendre en compte dans votre profil, surtout s'ils s'ajoutent à d'autres origines (malformation, déviation, antécédants familiaux ...).
L'équitation, entrainant des mouvements d'hyperflexion de hanches, fait partie des sports à risques pour l'arthrose, particulièrement celle de la hanche.
Le mouvement est indispensable à la vie du cartilage ! ©Laurence Grard Guenard
Prophylaxie
La prophylaxie est un ensemble de mesures visant à éviter la maladie. Mais même avec une alimentation saine, une activité régulière non traumatisante (yoga, marche, vélo, natation), il est difficile de l'éviter si on y est prédisposé.
Traitement
Plusieurs écoles ...
Traitement classique
- Traitement conservateur : repos sportif et rééducation globale (kinésithérapie et balnéothérapie) avec du vélo, de la natation, des étirements.
- Adaptation du sport pratiqué si cela est possible : il faut absolument éviter toutes les extensions forcées, les rotations avec amplitude
- Anti-inflammatoires et antalgiques pendant les poussées et les crises douloureuses
- Par la suite, injection articulaire, avec un délai de 8 semaines avant de constaster une amélioration
- Opération chirurgicale (prothèse de hanches) : avec un délai de 6 semaines (décharge du membre et immobilisation) avant la rééducation
Oui, mais... Le problème est la réticence des médecins à vous opérer avant 60 ans. De ce fait, les ordonnances se suivent avec différents anti-inflammatoires, de la cortisone, des opiacés... ne solutionnant pas le problème, l'articulation continue de se détruire, mais silencieusement sous les médicaments !
De plus, chaque médicament allonge une liste d'effets secondaires nuisibles : brulures d'estomac, ulcères, vomissement, maux de tête, baisse de la protection immunitaire, dépression...
Traitement avec des compléments alimentaires
Selon le degré d'avancée de l'arthrose, des compléments alimentaires peuvent soulager selon certains médecins, soit en tant qu'anti-inflammatoires, soit en tant qu'élement du cartilage à reconstituer : Collagène (marin), Silicium, Sélénium, Curcuma, Harpagophytum, Glucosamine-chondroïtine ...
Le but est d'éviter la panoplie de médicament qui soigne un côté de votre corps en détruisant l'autre. Une adaptation de l'alimentation est également possible, d'une part pour ne pas prendre de poids et surcharger encore les articulations douloureuses, d'autres part, pour apporter d'autres sources d'anti-inflammatoires, anti-oxydants, calcium, vitamine, collagène, omega3 ...
La pratique d'un sport en salle, avec maitrise des paramètres, arrêts quand la douleur arrive, est important car le mouvement est indispensable à la vie du cartilage : le vélo est préconisé mais également l'élliptique (avis médical). L'Aquabike est une excellente alternative, car dans l'eau, les articulations supportent moins de poids et les mouvements sont plus aisés.
Mon expérience quant aux compléments alimentaires est la suivante : les radios et scanners de juillet montre une arthrose évoluée pour l'âge. En aout, je commence la cure de compléments alimentaires. Pendant quelques semaines, je ressens un confort articulaire, c'est à dire que les douleurs aigües sont moins présentes, mais toutes les autres sont toujours là : du confort, mais pas d'absence de douleurs. Puis progressivement, à nouveau des douleurs qui m'oblige à reprendre un traitement classique : cortisone, puis ains, sans aucun effet. 6 mois plus tard, une nouvelle radio montre la disparition totale du cartilage, sensé être maintenu (et non régénéré) grâce aux compléments. Que pensez ? L'urgence de ma situation provoque l'intervention chirurgicale.
©Laurence Grard Guenard
La prothèse et reprendre l'équitation
A moins de 60 ans, la prothèse est envisagée lors de fracture du bassin (col du femur) et pour les professionnels de l'équitation qui ne peuvent plus travailler sans monter à cheval (cavaliers pro, cavaliers haut niveau principalement).
Attention, les chirurgiens sont toutefois frileux pour cette intervention à cause de l'usure prématurée de la prothèse lorsqu'on monte à cheval. Celle-ci est sensée restée en place une vingtaine d'année. Le remplacement dans ces conditions d'utilisation devra se faire sur une échéance plus courte.
La reprise de l'équitation doit être prudente et encadrée, à cause du risque de chute ; une chute peut entrainer la luxation de la prothèse ou une fracture du femur. Le montoir doit être utilisé pour se mettre à cheval mais aussi pour descendre afin de ne pas risquer une luxation. Il est interdit de "sauter à terre". D'ailleurs tous les sports avec saut sont interdits (Hand-Ball, Volley-Ball, Saut en hauteur, longueur ... )
Le cheval doit être sage, donc pas de débourrage, pas de cheval compliqué, pas de situations dangereuses, jusqu'à ce que le cavalier ait fini sa rééducation spécifique. Ensuite il en va de sa responsabilité, il n'y a pas de garantie.
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Bibliographie :
Dossier de l'INSERM sur l'Arthrose
Interview de N Commenges, cavalier montant avec une prothèse de hanches (document FFE)
Dr Paillard : un dossier complet sur la hanche
Prado, le service AMELI de retour à domicile après une chirurgie
Dr Cascua : quel sport pratiquer en cas d'Arthrose ?