30% des cavaliers
désertent chaque année
Pourquoi ?
par François Marchal
Causes
des
abandons :
Causes
échappant à l’enseignant : un
maigre pourcentage
- raisons
de santé : définitive ou
momentanée
- peur
pathologique
- interdiction
des parents : peur, sanction, étude
- déplacement
géographique
- problèmes
financiers
- problèmes
professionnels, familiaux, horaires
impossibles, manque de temps
- vocations
impures (forcés par les parents)
Causes relevant de l’enseignant
- conditions
matérielles défectueuses :
installations, cavalerie (sécurité, confort...)
- attitude
de l’enseignant, sens pédagogique
inexistant, mauvaise relation, accueil, ambiance, conflits, querelles,
jalousie, injustice
- programme
d’enseignement inadapté aux
besoins, ignorance des motivations et des
intérêts, insatisfaction, frustration
- méthodes
d’enseignements inadéquates :
travail monotone, fastidieux, routinier, absence de progression, ennui,
déception, désintérêt.
La
Clientèle :
L’équitation
n’est ni gratuite, ni obligatoire. Le
cavalier vient de son plein gré et pour son plaisir. Il paye
pour cela.
L’enseignement
équestre ne peut
se permettre de faire figure de corvée. D’autres
sports et loisirs exercent une
concurrence de plus en plus vive dont il faut tenir compte.
La
clientèle est peu patiente,
manque de temps, et sa fréquentation est peu
élevée.
Effet :
- la clientèle n'atteind jamais un niveau
très
élevé
- il faut enseigner en un
minimum de temps, dans un minimum
de risques, dans un maximum de plaisir , les rudiments de
l’équitation.
Le
métier d’enseignant
- dispenser
l’instruction du cavalier :
trouver les moyens adéquats pour que s’effectue
dans les meilleures conditions
la rencontre entre l’élève et
l’équitation. Prendre en compte les deux, ne
jamais sacrifier l’un à
l’autre : exigences de
l’équitation & caprices
de la clientèle.
- maintenir
la cavalerie, la préparer, la renouveler
- organiser
le travail, veiller à l’entretien du
matériel
- pratiquer
les soins aux chevaux
- s’occuper
de l’alimentation, stockage, distribution
- assurer
l’accueil et l’information de la
clientèle
- assurer
parfois un travail de secrétariat :
comptabilité, heures de monte, ferrures…
- avoir
conscience des problèmes de rentabilité
- savoir
animer, intéresser, prendre des responsabilités,
organiser des manifestations,
- savoir
conduire une voiture, un camion
- assurer
la garde des chevaux, des installations
- posséder
des notions de secourisme, de maréchalerie,
bourrellerie, bricolage
Etat
actuel des
choses :
L'offre
de Base
est :
1/
Equitation de manège rébarbative, avec accès, voir obligation à la
compétition
2/
promenade par le biais de loueurs d’équidés :
où les conditions de pratiques sont scandaleuses
Les besoins réels sont :
1/
Equitation
de loisirs accessible à tous
2/Equitation
de travail pour cavaliers dans l'attente de technique, et concernant bien souvent une clientèle
restreinte et
« fortunée »
L'offre
actuelle tend à s'adapter plus ou moins vers :
1/
Une équitation de loisir, simple, peu technique, distractive, à
la portée de tous
2/
Une équitation
ni technique, ni distractive, accessible au plus grand
nombre : jeux
équestres, équitation
d’extérieurs, randonnée, cross, rallyes
sportifs
3/
Une équitation technique : avec objectifs de compétition
Il n’y a pas de sotte
équitation
Eviter des abandons, c'est ne sous-estimer aucune équitation !
L’enseignement doit
s’adapter à la
demande de la clientèle, c'est à dire rendre
l’enseignement intéressant pour y conserver les
élèves le plus longtemps possible.
Parallèlement, l’équitation de manège est considérée comme essentielle,
on
peut la considérer comme la pièce
maîtresse gérant les autres disciplines dont
elle porterait l’essence et les bases. (Polémique :
Jean D’Orgeix n’est pas de cet avis).
Tous les "élèves potentiels" ne sont pas attirés par l'équitation de manège.
L'argumentation pour cette équitation de manège, servant de base commune est qu'une phase
d’acclimatation est nécessaire et identique pour tous les cavaliers
: Connaissance du minimum
vital, maîtrise de soi et du cheval, mise en
confiance, mise en selle, conduite, aides.
* La phase
d’initiation comprend ainsi :
Des activités à
dominante loisirs : jeux ou équitation
d’extérieure
Des activités à
dominante technique : Dressage et Obstacle
* Une phase de
Spécialisation suit en fonction des pratiquants :
Loisirs :
chasse au renard,
HB, Polo, Compet Juniors, Tourisme équestre, Rallyes sportifs, Trec, Voltige, Attelage... etc
Compétition :
Dressage,
Obstacles, CCE
Ainsi formés, tous les cavaliers possèderaient une base solide pour communiquer avec leur cheval.
L’enseignant utilise, pour s'adapter au mieux à sa clientèle, ce qu'on appelle un
réseau relationnel, encore faut-il qu'il soit de bonne qualité
:
La Qualité
de la relation
enseignant-enseigné est liée à la
qualité
de l’enseignement : bien se connaître
réciproquement, avoir confiance l'un en l'autre, l'existence
d'une compréhension mutuelle, des relations amicales, le bon
sens, la bonne
volonté, la puissance
de sympathie et la grande disponibilité
de l'enseignant sont indispensables.
La personnalité
de
l’enseignant est primordiale :
- On
enseigne ce que l’on sait, ce que l’on est, pas
ce que l’on veut.
- Créer
un climat serein, une contagion positive, surveiller
son comportement, éviter de manifester sa fatigue ou sa
nervosité,
- Maîtrise
de soi, refreiner les sautes d’humeur, ne pas
laisser apparaître les déceptions que lui cause
son enseignement (ne pas
déprimer l’élève !)
- Le
moniteur doit s’appliquer à ne s’occuper
que de ses
élèves, et surtout ne pas essayer
d’épater les spectateurs éventuels.
- L’arrogance
et la compétence sont souvent
proportionnellement inversées.
L’enseignement
et
l’esprit de Club :
Les
cavaliers aspirent à sortir
de l’anonymat, les élèves doivent se
sentir impliquées dans la vie du club, qui
doit être leur maison. Orienter le groupe vers la
coopération.
Les encouragements sont un
facteur
puissant de bonheur contagieux : un sourire, une parole, ne pas manquer
une
occasion .
Les Exigences de
l’équitation sont parfois vécues comme des
contraintes et font fuir les "clients", qui finissent par pratiquer
n'importe comment, seul dans leur coin.
Une certaine discipline
s’impose qui est prioritairement
dictée par le souci de veiller à la
sécurité des cavaliers et des chevaux. Les
contraintes sont indispensables, il faut les réduire au
maximum par le
sentiment de la responsabilité qu’il convient
d’éveiller très tôt chez le
cavalier. Avec une éducation authentique de la responsabilité,
l’élève apprendra ainsi à
être
prudent et à forger ses propres stratégies.
Il se
méfiera de l’accoutumance aux
risques.
L'enseignant doit informer
la clientèle des toutes
les consignes de sécurité impossible à
ignorer : comment aborder, harnacher,
conduire en main, le principe du montoir, la psychologie
élémentaire du cheval.
Attribuer
un cheval à la mesure
de l’élève, garder
en permanence
les élèves
sous surveillance, voir et entendre
tout, faire
respecter le port de la
bombe, ne
pas utiliser la chambrière
comme un fouet de dompteur, savoir doser
le travail / fatigue
des chevaux et des cavaliers sont autant de paramètres qui
améliorent les conditions de pratiques pour le cheval et pour le
cavalier;
Triste
Constatation de l’auteur
Nantis de leur
diplôme, les nouveaux moniteurs ne
connaissent généralement rien à
l’accueil, à l’animation. Les
détails
quotidiens qui font qu’un club est attirant et
agréable à fréquenter leur
échappent.
(Ambiance
saine et agréable,
bon esprit)
Voir aussi :
Le
métier d'enseignant, formidable et dangereux
Etre
pédagogue
L'entraineur
: artisan ou ingénieur
Enseignant
animateur ou technique
Lire :
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