L'Equitation Pédagogique

pédagogie

Le regard positif inconditionnel

Nous savons tous que les élèves que nous aimons progressent mieux que les autres. Mais savez-vous pourquoi ?
En thérapie, cela s'appelle le Regard Positif Inconditionnel.
Le Regard Positif Inconditionnel fait partie, tout autant que l'empathie et la congruence, de l'approche du médecin envers son patient.
Il est intéressant de faire un parallèle avec l'enseignement.

regard positif inconditionnel
©LGG

Nous ?

Nous avons un cerveau reptilien, responsable de l'instinct de conservation et de certains réflexes de défenses : oui c'est bon pour ma survie, non c'est mauvais. De ce fait, nous cherchons constamment à évaluer tout ce que l'on rencontre : plaisir / non plaisir. Nous émettons ainsi, tout le temps, sur tout, sans même nous en rendre compte, un jugement de valeur, positif ou négatif.
De plus, le système éducatif est essentiellement basé sur les notes et les examens. Cela nous amène à être continuellement évalués (école, sport, et même les amis ... ) puis à émettre nous-mêmes des évaluations et des auto-évaluations ! (notes, jugements, critiques ...)
Nous retrouvons beaucoup trop de jugements dans nos relations avec les autres. Ces jugements permanents et inconscients nous empêchent souvent d'éprouver de l'empathie et d'exercer ce regard positif inconditionnel.
Nous n'avons même pas conscience de tout évaluer en permanence.

Qu'est-ce que le Regard Positif Inconditionnel

Le regard positif inconditionnel n'est possible qu'en l'absence totale d'évaluation. Nous acceptons l'autre tel qu'il est, au-delà de l'image qu'il projette ou du masque qu'il porte.

Dans la pratique

Dans la pratique, le RPI est mis à mal tout le temps par nos valeurs, nos croyances, nos convictions. Quand ? Quand elles ne sont pas en concordance avec celles de l'autre, ou pire, qu'elles se heurtent à celles de l'autre (homophobie, machisme, ...).
Le RPI dépend des sentiments que l'on ressent, or, les sentiments ne se contrôlent pas, ils surgissent ou pas, indépendamment de toute volonté.
Les sentiments perturbant le RPI peuvent provenir de l'aspect physique de l'autre, de sa voix, son odeur, son comportement, son attitude irrespectueuse ou violente, ses tics verbaux, autant que de ses valeurs et ses idéaux.
Regarder l'autre dans sa subjectivité, c'est prendre le risque d'être grandement affecté.

Il est pratiquement impossible d'être tout le temps porteur de ce RPI. Notre objectif devrait d'être de l'utiliser et l'exprimer le plus souvent possible dans nos relations. Car le RPI doit également être communiqué : l'autre doit PERCEVOIR notre regard positif inconditionnel.

Communiquer pour Aider

Le jugement ne favorise pas le développement de la personnalité et ne fait pas partie d'une relation d'aide. Un jugement, même positif, rabaisse l'autre car il nous positionne en tant que "juge" au dessus du "jugé". Celui qui juge ou évalue ne démontre que sa puissance sur celui qui est jugé ou évalué.
Pour autant, nous sommes conditionnés pour évaluer.
Comment faire ?

regard positif inconditionnel
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Pour aider l'autre, il faut revenir sur soi

Nous voyons le monde à travers nos projections et interprétations. Celles-ci reflètent des parties de nous que nous ne voulons pas montrer, qui nous font honte. Mais c'est aussi à partir d'elles que nous émettons des jugements et condamnons les autres.
Le premier travail vers un regard positif inconditionnel est de s'accepter soi-même avec ses parties détestables et aliénées.
C'est d'abord de porter ce regard positif inconditinnel sur soi-même.

C'est là que se rencontrent l'empathie, la congruence et le regard positif inconditionnel.
La congruence : je me regarde, je m'accepte, je mets en concordance mes pensées, mes actions, mes ressentis, mes paroles.
J'accepte les failles de l'autre.
Empathie : Je suis capable de m'identifier à l'autre dans ce qu'il ressent.
Regard positif inconditionnel : je peux écouter l'autre dans une attitude réceptive et chaleureuse.

Dès le moindre sentiment négatif, le mental reprend le dessus pour juger, par instinct de survie. S'observer et comprendre ce que veulent dire nos réactions, ce qu'elles dévoilent de nous, nous informe sur ce que nous n'avons pas encore guéris.
Ecouter son ressenti, son corps en permanence, car c'est lui qui est en mode "réception" et en "résonnance" avec le monde.
A travers la compréhension de soi, nous prenons le chemin de la compréhension de l'autre, et nous nous éloignons du jugement, à l'origine de l'immense aliénation collective du monde moderne.

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Voir aussi :
L'empathie
L'évaluation
La congruence
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