L'éducation du cheval
L'éducation du cheval est confiée à des cavaliers expérimentés, ou du moins, suffisamment confirmés en vertu du vieil adage :
" à vieux chevaux, jeunes cavaliers, mais à vieux cavaliers, jeunes chevaux
Les principes équestres concernant la position du cavalier et l'emploi des aides restent inchangés, MAIS le dresseur a cependant le droit et le devoir d'adapter sa position et ses gestes à l'ignorance légitime du poulain ou à l'insuffisance de sensibilité du jeune cheval : si le dresseur du jeune cheval craint de déranger sa position (position de dressage pure coincée dans une selle de dressage), s'il craint d'utiliser ses aides de façon large (aides non académiques), il ne pourra donner des indications suffisamment précises et il n'obtiendra que des résultats médiocres. Les gestes du cavalier deviendront de plus en plus discrets au fur et à mesure que le cheval avancera dans son travail de dressage.
Le dresseur de jeune cheval doit :
- être un homme de cheval et un bon soigneur
- être patient, calme et méthodique
- avoir une certaine psychologie animale et une connaissance appronfondie du squelette, de la musculature et des allures.
- avoir une assiette très sure
- avoir une bonne main et une parfaite indépendance des aides
- avoir le sens des possibilités du cheval
- savoir se limiter dans ses éxigences
- avoir connaissance des principes, les respecter et les appliquer de façon intelligente.
Principes de dressage
- Savoir exactement ce que l'on veut obtenir avant d'entamer une séance
- Progresser du connu à l'inconnu, du simple au composé
- Utiliser toujours les mêmes aides pour obtenir les mêmes effets
- La position doit préceder l'action
- Ne rien demander au cheval s'il vibre encore sous l'impression d'une exigence préalable, obtenir un retour au calme auparavant
- Ne jamais combattre deux résistances en même temps
- Ne pas confondre le manque d'habileté du cavalier avec l'ignorance ou la mauvaise volonté du cheval
- Sentir le moment où le cheval a compris pour céder à temps
- Demander les choses nouvelles en fin de travail
- Exiger un léger progrès à chaque séance et savoir s'en contenter : un progrès n'est pas forcément une chose nouvelle, mais peut être un perfectionnement.
- Autoriser le cheval à se détendre, l'obliger à s'étendre après tout mouvement au ralenti.
Trois grandes phases se succèdent lors de l'éducation du poulain, elles seront ultérieurement détaillées.
APPRIVOISEMENT ET ACCLIMATEMENT - Douceur, patience, fermeté
- entretien de la santé
- observation
- rendre l'homme familier
- accoutumer au pansage, au ferrage, au harnachement, à la longe, à être attaché, à être séparé de son copain d'écurie
- mise en confiance au moyen de la voix, des caresses, de friandises, du repos
- apprentissage de la longe, marche en main, marche en main en étant sur un autre cheval
- apprendre à reconnaitre les objets de frayeur
- s'habituer au poids d'un cavalier
DEBOURRAGE - Douceur, patience, calme et fermeté
I permettre et favoriser l'épanouissement physique du cheval
- hygiène : soins, pansage, entretien, pesées périodiques, surveillance
- nourriture : saine, abondante, variée
- travail : séance d'éducation physique, en extérieur si possible, en longe, en liberté, promenades au pas, trottings lents, canter si bon terrain, terrain varié aux trois allures
II étudier et former son moral
- autant de chevaux, autant de caractères ! atténuer les défauts, développer les qualités
- ne pas casser le moral d'un cheval génereux en lui demandant trop, trop tôt
- être indulgent pour ses fautes de jeunesse mais savoir interdire les mauvaises habitudes
III préparer son dressage
Les mains du cavalier doivent être au dessus et en avant du garrot pour éviter que les actions de mains ne viennent limiter ou contrarier l'engagement des postérieurs, le basculement des hanches, ou la voussure du rein. Un collier placé autour de l'encolure est très utile au cavalier qui pourra assurer son assiette sans attenter à la bouche.
- obéir aux aides élémentaires : voix, chambrière, cravache.
- accepter le mors, et la tension des rênes
- se porter en avant à l'action des mollets en s'aidant de la voix, de la chambrière ou de la cravache : travail de détente aux trois allures, ne pas hésiter à utiliser la voix ou la cravache en cas de perte d'impulsion, le pas doit être lent et cadencé, le galop coulant et étendu avec une totale liberté d'encolure.
- s'arrêter à la voix avec des bras lourds, lui inculquer le respect de la main le cas échéant
- le laisser travailler son équilibre en terrain varié, sans intervenir.
- travailler sa tension sur les lignes droites, puis sur des cercles très larges pour maintenir la tension et la souplesse
- apprendre les changements de directions (courbes larges) : rene d'ouverture, lorsque la rene d'ouverture est bien assimilée, conduire l'apprentissage de la rene d'appui
A la fin du débourrage le cheval doit :
- être en parfaite santé, épanoui, calme et confiant
- savoir tourner à la longe aux deux mains
être calme et immobile au montoir et au pied-à-terre (descente)
- être posé sur la main et obéissant aux deux rênes
- être dans l'impulsion et obéissant aux deux jambes
- être régulier et sage aux trois allures : manège, extérieur et terrain varié
C'est après ce deuxième stade que les destinées des chevaux se séparent : dressage, entrainement spécial (concours hippique, chasse ...)
DRESSAGE - le but du dressage est d'obtenir un cheval calme, en avant, et droit.
Toutes les difficultés que l'on rencontre au cours du dressage du cheval ont une cause qu'il faut découvrir.
Obéissance complète et absolue aux aides :
- mise en muscles et en condition : allures franches et aisées, léger aux jambes et à la main, maniable
- faire très bien les choses simples, le reste viendra par ailleurs.
- la clôture de la séance de travail sera toujours la récompense la plus appréciée.
Les progrès sont mesurés dans la façon de faire un mouvement, ce n'est pas le mouvement réalisé qui détermine le progrès. Ce n'est pas en répétant à profusion un mouvement mal fait qu'on arrive à bien le faire, mais en corrigeant chez le cheval (ou chez le cavalier), l'exécution défectueuse, en trouvant la cause, en améliorant les possibilités par d'autres exercices préparatifs.
I Dressage à la jambe isolée, à pied, à pied le cheval monté, en selle uniquement : prendre possession des hanches
II placer la tête et demander la cession de nuque et de machoire
III assouplir longitudinalement : toutes les transitions
IV assouplir latéralement et décontracter : autour des épaules, autour des hanches, ploiement de tout le corps du cheval
V départs au galop : par perte d'équilibre ou sur un cercle à partir du trot, à partir du pas par aides diagonales
VI assouplissements complets : travail de deux pistes, épaule en dedans, appuyer, au pas puis au trot
VII Travail du galop, départ au galop, galop à faux sous forme d'assouplissement et recherche autonome d'équilibre sans intervention du cavalier
VIII Perfectionnement du travail au trot : régularité, sur le cercle, sur le travail de deux pistes
IX Perfectionnement du travail au pas : pas d'école, pirouette, assouplissement, reculer
X Perfectionnement du travail au galop : changement de pied, appuyer, pirouette
XI Piaffer et passage : trot cadencé, trot sur place, perfectionnement
Il n'y a pas d'Equitation sans cavalier. Si la formation du cheval est très importante,
celle du cavalier ne l'est pas moins.
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