L'Equitation Pédagogique

pédagogieOctobre 2012

La cession de machoire

Le juste contact est le niveau zéro de l'action des mains : il est déterminé par la sensibilité du cavalier et subit des modifications périodiques dues à la normale déglutition du mors par le cheval. Au moment de la déglutition, si la main est assez savante, le contact est réduit au poids du cuir.
Cette déglutition se produit chez tous les chevaux qui se trouve dans l'harmonie, quel que soit le port de tête et d'encolure. C'est le signe de la décontraction : au box, en main, à la longe, aux longues rênes, en selle...
Chaque cheval a son propre rythme de déglution. Si ce rythme se modifie, le cavalier sait immédiatement que la situation locomotrice est perturbée. Il lui faut donc deux paramètres :

bouche muette

La bouche muette est le symptôme d'une situation où la progression est interrompue. Scier du bridon ou pousser le cheval sur la main ne débloquera rien, il faut au contraire se servir d'un mors à jouet ou en cuivre, et revenir à une locomotion juste (arrêter de pousser). Les flexions à pied sont très utiles.

bouche bavarde

Utiliser un mors droit en résine ou recouvert de cuir pour restaurer un contact calme, et redonner au cheval une locomotion juste.

Le cheval grince des dents

Dans le cas où le cheval grince des dents avec ou sans embouchure, ce comportement est le signe de nervosisme et d'inconfort. Lorsque ces grincements apparaissent malgré un travail bien mené, ils signifient l'effort et la recherche de décontraction du cheval. Il faut interrompre la progression et rester à un même niveau d'apprentissage jusqu'à ce que le cheval y trouve son confort.

La langue... ailleurs

Il s'agit de tous les problèmes de langue : par dessus le mors, suçote entre les dents, sort sur le côté ...La seule solution est de redonner au cheval une locomotion normale (ni précipitée, ni contractée), et de reconstituer le rapport entre la main et la bouche. Pendant ce travail transitoire, il est parfois obligatoire d'avoir recours à des solutions qui doivent absolument être provisoires : mors anti-passe-langue, relève-mors, serrage de la muserolle au maximum, relèvement du mors dans la bouche ...

La main

Elle suit la bouche pour conserver le contact. Elle ressent la déglutition du mors ou la cession de machoire du cheval. A chaque instant, la main doit sentir l'état de la bouche, donc l'état de la locomotion.

La cession de machoire

Lorsque le contact est important, le cheval déglutit son mors pour actualiser le contact et retrouver son confort. Cette cession de machoire apporte harmonie et décontraction, donc flexibilité de tous les ressorts (soumission).
Dans tous les cas, il faut être sur que le matériel permet la déglutition du mors, il faut notamment faire attention aux muserolles trop serrées, aux enrênements mal réglés, aux rênes trop courtes...

Dr Gerd Heuschmann

Le contact existe quand l'impulsion se manifeste dans un corps délié, le cheval cherchant lui-même le contact. Cette interaction entre la bouche et la main ne doit pas être contrariée ou bloquée par une muserolle trop serrée. L'articulation de la machoire inférieure doit etre mobile. Dans le cas contraire des contractions se propagent dans le corps entier.

Philippe Karl

Les muserolles d'aujourd'hui sont spécialement conçues pour étouffer toute protestation du cheval.
Mais si la main du cavalier est assez intelligente, elle provoque la mobilisation de la machoire et déclenche la déglutition. Le cavalier rétablit alors à volonté la décontraction du cheval ( et de la locomotion).
Pour rééduquer un cheval, utiliser les flexions à pied : cession de machoire, flexion d'encolure, extension d'encolure. Puis transférer ce travail à cheval.

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La soumission