L'Equitation Pédagogique

 cheval
©Laurence Grard Guenard
galop 7

Les Aplombs

Les Bons Aplombs

 

Pour juger les aplombs des membres, la face inférieure du pied doit être plane pour que le pied repose à plat (pied paré ou ferré) :

-          la paroi en pince doit être dans le prolongement du paturon, sans brisure, vu de face 

-          l’axe du pied prolonge celui du paturon (voir fiche sur l’appréciation du pied et de la ferrure).

Le sol doit être droit. Lorsque le membre est d’aplomb, la répartition du poids est égale sur toute la surface du sabot. Le membre repose sur le sol sans fatigue ni usure irrégulière du sabot ou du fer.

 apl

Les aplombs sont la direction des membres sous le tronc. La forme et la direction des membres du cheval doivent être étudiées séparément.

  

A l’arrêt, la direction des membres suit des lignes verticales qui relient le point d’attache du membre au centre du pied :

Vu de profil :

·         antérieur : milieu du membre de bas en haut jusqu’au boulet.

·         postérieur : pointe de la fesse – jarret – long du canon

Vu de devant et de derrière :

·         antérieur : pointe de l’épaule, milieu du genou, du canon, du boulet, du sabot

·         postérieur : pointe de la fesse, milieu du jarret, du canon, du boulet, du sabot

 

aplomb

 

Plus précisément de profil : plusieurs lignes verticales servent de repères. Au sol, l’espace entre la première ligne et la dernière pour chaque membre doit correspondre à deux longueurs de sabots.

 

Les Défauts d’Aplombs

 

Les défauts d’aplombs prédisposent le membre à une usure prématurée. Les allures en sont toujours ralenties et le cheval plus sujet à buter, lorsqu’il ne rachète pas ce défaut par une énergie suffisante.

 

Défauts d’aplombs des antérieurs vus de devant

 

apl

 

  • 1 ouvert du devant : en dehors de la ligne d’aplomb, nuit à la rapidité des allures, le cheval est sujet à se bercer mais il est solide.
  • 2 serré du devant : en dedans de la ligne d’aplomb, prédispose aux atteintes en marche, généralement l’indice d’une poitrine étroite.
  • 3 genoux cambrés : incurvé en dehors de la ligne d’aplomb, distension des ligaments, nuit à la vitesse et à la solidité, ces genoux finissent souvent arqués.
  • 4 genoux de bœuf : incurvé en dedans de la ligne d’aplomb
  • 5 cagneux des membres : tournés en dedans depuis le genou, les coudes en dehors, provoque des blessures aux talons et des coupures produites par l’éponge du fer.
  • 6 panard des membres : tournés en dehors à partir du genou, les coudes en dedans, coïncide avec une poitrine étroite, l’appui se fait sur le quartier externe, et expose le cheval à se couper avec la mamelle du fer.
  • cagneux du pied : pince du pied tourné en dedans
  • panard du pied : pince du pied tourné en dehors

 

Défauts d’aplombs des antérieurs vus de profil

aaplombs

 

  • 1 campé du devant : signe d’usure, de fatigue ou de souffrance, s’accompagne du défaut sous lui du derrière, l’arrière main est surchargée, et se tare rapidement, la ligne du dessus tend à s’affaisser et les allures sont en général peu rapides.
  • 2 sous lui du devant : défaut commun qui fait obstacle au déploiement du membre et rend les allures rasantes, le cheval est exposé à buter et à forger
  • 3 brassicourt : genou incurvé en avant de la ligne d’aplomb, défaut de naissance, le membre ne vacille pas, fréquent chez les chevaux de pur sang, les tendons se fatiguent peu, mais le brassicourt s’usera plus vite qu’un autre cheval.
  • 3 arqué : genou incurvé en avant de la ligne d’aplomb, acquis par l’usure, le membre vacille, nuit à la solidité.
  • 4 bouleté : le boulet est en avant de la ligne d’aplomb (grave), est souvent la conséquence du droit-jointé
  • 5 long-jointé : ou bas jointé, le paturon est trop long ou trop incliné vers le sol, réactions douces (amortissement des allures), mais les tendons sont tiraillés, et se fatiguent rapidement.
  • 6 droit-jointé : ou court jointé, le paturon est trop court ou insuffisamment incliné vers le sol, les réactions sont dures (pas  ou peu d’amortissement des allures) prédispose à la fatigue et aux tares osseuses du boulet et du paturon.
  • 7 genou creux : ou genou effacé ou genou de mouton, genou incurvé en arrière de la ligne d’aplomb, nuit à la solidité et à l’impulsion, fatigue les tendons fléchisseurs.
  • Pinçard : l’appui ne se fait que sur la pince, les talons restent en l’air

 

Défauts d’aplombs des postérieurs vus de derrière

aplomb

 

  • 1 trop ouvert du derrière : en dehors des lignes d’aplombs, pied souvent cagneux, fatigue l’arrière-main, mais grande force d’impulsion (trotteurs)
  • 2 trop serré du derrière : en dedans des lignes d’aplombs, donne peu de solidité, expose à croiser et aux atteintes en marche.
  • 3 jarrets cambrés ou ouverts: pointe des jarrets déviée en dehors, vacillant, expose à se couper, cheval désagréable au service de la selle
  • 4 panard du derrière : pince des pieds tournés vers le dehors, jarret en dedans, assez naturel.
  • 5 cagneux du derrière : pieds tournés en dedans, jarret en dehors et vacillants
  • jarretier : jarrets clos ou crochus qui convergent, entraîne un ralentissement des allures

 

Défauts d’aplombs des postérieurs vus de profil

          aplomb

 

  • 1 campé du derrière : en arrière de la ligne d’aplomb, entraîne un manque de force dans l’arrière main et les jarrets, surcharge l’avant main, ligne du dessus mal soutenue.
  • 2 sous lui du derrière, en avant de la ligne d’aplombs, lié à des jarrets coudés, surcharge les membres postérieurs, fatigue les boulets, nuit à l’étendue des allures et expose à forger, favorise les glissades en avant, mais ce seront aussi des chevaux bons porteurs, aptes à se tirer du terrain lourd.
  • 3 jarrets coudés ou long-jointés : perte de propulsion, élévation des jarrets, fatigue des tarses
  • 4 jarrets droits ou court-jointés : perte de propulsion et démarche sèche, fatigue les tendons fléchisseurs.
  • bouleté : le boulet est en avant de la ligne d’aplomb (grave)
  • long-jointé : ou bas jointé, le paturon est trop long ou trop incliné vers le sol
  • droit-jointé : ou court jointé, le paturon est trop court ou insuffisamment incliné vers le sol
  • Pinçard : l’appui ne se fait que sur la pince, les talons restent en l’air

 

 

En Marche …

 

Le cheval d’aplomb marche en ligne : Ses membres antérieurs et postérieurs suivent une même ligne.

symetrie

 

Pour apprécier les aplombs en marche, regarder le cheval venir à soi et s’éloigner. Les antérieurs doivent masquer les postérieurs et vice-versa.

 

Panard en marche : lorsque le membre se lève, il se rapproche du membre opposé, le cheval est exposé à se couper

ap

Cagneux en marche : lorsque le membre se lève, il est jeté en dehors et ramené en dedans, on dit que le cheval billarde

ap

 

Jarrets Vacillants : le membre en se levant se porte en dehors en pivotant autour de la pince du pied

 

Se croise : les 4 pieds ou les antérieurs ou les postérieurs avancent sur une même ligne l’un devant l’autre. Le cheval est exposer à buter et même à tomber

 

Se Touche : le pied levé heurte le pied à l’appui, le salit, et finit par user le poil sans atteinte.

 

Se coupe : il y a une plaie, une croûte, une cicatrice au point touché (panards et serrés du devant ou du derrière)

 

Forge : lorsque la pince du postérieur frappe le fer de l’antérieur (bruit caractéristique de la forge)

 

S’atteint : le postérieur frappe l’antérieur

 

Butte ou Bronche : le cheval heurte le sol avec la pince en marchant, « rase le tapis »

 

Toutes ces défectuosités exposent le cheval à s’atteindre et à glisser. Les membres antérieurs, constamment employés à rétablir l’équilibre instable, se fatiguent rapidement.

En dehors de ces cas, les chevaux sont encore exposés à se couper par manque de force, manque d’adresse, fatigue, travail sur un sol irrégulier ou glissant, emploi à des allures déréglées (surtout au trot rapide).

 

Les allures déréglées :

 

Elles proviennent le plus souvent d’une souffrance, d’un défaut de conformation, d’une hérédité, d’une mauvaise utilisation, de fatigue, de surmenage ou parfois d’un dressage particulier.

 

L’amble : allure à deux temps, marchée au pas et sautée au trot, où le cheval avance par bipèdes latéraux, plus rapide que le pas ordinaire et plus confortable.

Le traquenard : trot désuni où les battues diagonales sont dissociées. Il fatigue beaucoup le cheval.

 

L’aubin : Galop des antérieurs et trot des postérieurs (et inversement).

 

(Attention, selon les milieux équestres, l’aubin et le traquenard n’ont pas cette définition, à vous de commenter)

 

Le galop désuni : galop à gauche des antérieurs, à droite des postérieurs ou inversement. On observe le poser d’un bipède latéral au lieu d’un bipède diagonal au milieu de la foulée.

 

Le galop à 4 temps : galop lent ou le deuxième temps (poser du bipède diagonal) est décomposé en deux temps.

 

Le saut de pie : au trot désuni, lorsque les antérieurs vont plus vite que les postérieurs, le cheval enlève tout d’une pièce sa croupe pour rétablir la régularité.

Bibliographie :
le manuel
Les fondamentaux de l'attelage Galop 1 à 7 - Laurence Grard Guenard

- Galop 5 à 7 FFE édition Lavauzelle